Boukhara
Jour 2 – 3 : Visite de Boukhara.
jOUR 2 : De tachkent à Boukhara
Le matin, nous prenons le train (station métro Tachkent) à destination de Boukhara (8h40 > 15h15). A la gare, nous passons pas moins de 3 contrôles (passeports et des bagages) comme si nous étions à l’aéroport. Il faut donc venir bien en avance afin de ne pas rater son train. Une fois encore, les ouzbèkes ne savent pas faire la queue sans nous doubler systématiquement. Dans le train, nous rencontrons un voyageur français sourd et muet qui a le courage de voyager seul dans ce pays.
Lorsque nous descendons du train, une foule de taxi vient nous entourer pour nous proposer leurs services. Nous négocions un trajet à 15 000s pour rejoindre notre hôtel Rustam & Zukhra (situé au centre de la ville) avec un « faux taxi » (on s’en rend compte après) en compagnie de sa famille. Cela nous permet de rencontrer des Ouzbèkes très sympathiques.
la ville de Boukhara
La ville de Boukhara est très différente de la capitale. Son centre historique est plein de charme jalonné de medersa et de minarets. Les bâtiments sont anciens et bien entretenus. On s’y balade à pied et chaque rue est une découverte.
la place liab-I-HAOUZ
A proximité immédiate de notre hôtel, nous découvrons la magnifique place Liab-i-Haouz construite autour d’un bassin en 1620 et qui se compose de 3 bâtiments monumentaux : la médersa Koukeldache (la plus grande de la ville), la Khanaka et la Médersa de Nadir DivanBegui.
La légende raconte que Nadir divan-Begui, vizir de l’émir de Boukhara, offrit en cadeau de mariage à sa femme une paire de boucle d’oreille. Sa bien-aimée en fut vexée espérant un plus grand cadeau. Plusieurs années plus tard, le vizir fut construire l’ensemble Liabi-Khaouz. Sa femme s’indigna de ces constructions dont le coût était important. Son mari lui montra le coffret dans lequel il manquait une boucle d’oreille et lui expliqua qu’il avait vendu une boucle d’oreille pour financer ces constructions. Il luit dit alors « tu n’as pas apprécié mon cadeau alors apprécie ce qui a été construit aux frais de celui-ci« .
médersa de Nadir Divan-Begui
La médersa de Nadir Divan-Begui a été construite initialement comme un caravansérail puis elle fut transformée en médersa au moment de son inauguration au 17e s. Elle dispose d’une magnifique mosaïque composée de biches et d’oiseaux fantastiques sur les tympans des arcs.
médersa Koukeldache
A sa gauche, la médersa Koukeldache est une construction du 17e s. Il s’agit d’une des plus grandes médersas de Boukhara avec ses 160 « khoudjras » (cellules pour les étudiants réparties sur 2 étages).
L’intérieur de la médersa est intéressant en raison de la variété des plafonds complexes étoilés faits de brique et de plâtre.
Khanaka de Nadir Divan-Begui
Le dernier monument de la place est la Khanaka de Nadir Divan-Begui. Le portail est inhabituellement étroit et agrémenté de tourelles latérales.
statue de Nasruddin Hodja
Pour finir, on trouve également sur la place la statue de Nasruddin Hodja, mollah qui apparaît dans les contes soufis.
Il règne une ambiance très agréable sur cette place et l’endroit est idéal pour se protéger du soleil en journée sous les arbres ou de dîner le soir autour du bassin.
Les environs de la place sont également très agréables et bien entretenus.
Toki-Sarrofon
A quelques pas de là, on découvre le Toki-Sarrofon datant du 16e s disposant d’un magnifique dôme au magnifique plafond et qui donne sur une grande place. Il abrite quelques commerces. Sous ce dôme officiaient autrefois les usuriers et changeurs aux côtés des vendeurs de calottes brodées, turbans blancs, boucles d’oreilles, vaisselle…
mosquée Magokie Attarie
En passant ce porche, nous arrivons devant la mosquée Magokie Attarie, la plus ancienne mosquée d’Asie centrale conservée à ce jour. Son nom signifie « la mosquée dans la fosse » ou « la mosquée profonde ». Sa façade date du 9e s.
La place alentour est au niveau de la ville au 12e s. Une section des fouilles a volontairement été laissée apparente.
A quelques mètres de là, nous arrivons devant le bazar couvert.
BAZARS COUVERTS
A l’époque médiévale, Boukhara était une ville commerciale importante où les marchants de l’Asie Centrale, Iran, Inde, Russie et Chine se réunissaient. Cela se reflète dans l’architecture de la ville qui dispose d’un dédale de ruelles, arcades marchandes et petits bazars. Ils sont coiffés de coupoles pour rafraîchir l’air (les Tokis).
Dans les années 1569-1570 fut érigé le plus grand des passages commerciaux de Boukhara : le Toki Zargaron soit le « dôme des bijoutiers ».
Mosquée abdul aziz khan
Cette medersa fut bâtie au 16e s. par Abdul Aziz Khan pour surpasser en taille et en splendeur celle d’Ulug Beg.
Face à cette médersa, la mosquée d’Ulugh Beg. Il s’agit de la seule construction restée à Boukhara en mémoire du grand astronome Mirzo Ulugh Beg. Cette construction débuta en 1417.
ensemble Poï Kalian
En remontant la rue et en quittant le bazar Taq-i-Zargaron, nous arrivons devant le plus imposant ensemble de Boukhara : Poï Kalian qui signifie « le pied du Grand ».
Il se compose de 3 constructions architecturale : la médersa Mir Arabe, la mosquée Kalian et le minaret Kalian. Face à cela, nous nous sentons tout petit et nous sommes admiratif du travail réalisé, de la beauté et grandeur du site. Ce qui est très appréciable, c’est que nous sommes pratiquement tout seul à visiter ce monument.
Pour bénéficier d’une vue panoramique sur cet ensemble, je vous invite à rejoindre le restaurant qui se trouve en face et qui est en hauteur. Il offre une vue extraordinaire surtout au moment du coucher du soleil.
la médersa Mir Arabe
Mir Arabe est l’une des écoles coraniques encore en activité les plus respectées. Construite au 16e s. grâce au butin de guerre de Ubaïdoullakhan, on attribue cette construction au cheikh Abdallakhe Yamani connu sous le nom de Mir Arab.
la mosquée Kalian
Faisant face à cette médersa, nous avons la mosquée du vendredi Kalian. Elle est considérée comme l’une des plus anciennes d’Asie Centrale. L’inscription au-dessus de l’entrée témoigne de la construction du bâtiment au 15e s. et achevée en 1514.
Ce bâtiment occupe 1 hectare et peut accueillir jusqu’à 10 000 fidèles. Ils demandent un supplément si nous souhaitons faire des photos. Nous sommes en fin de journée et nous avons la mosquée pour nous tout seul. Cela est impressionnant et magique. A l’extérieur, quelques touristes et surtout les enfants du village.
En achetant de l’eau sur la place, nous faisons la connaissance d’un commerçant qui nous explique qu’il a une collection de cartes postales venant du monde entier. Il demande aux touristes qu’il rencontre de lui envoyer quelque chose qui illustre leur pays. Il nous ouvre une boîte contenant une multitude de cartes postales et des objets comme une peluche en forme de kangourou venant d’Australie. Il est très fier de cette collection.
le minaret Kalian
Le minaret Kalian est le symbole de Boukhara. De son sommet, le muezzin convoquait les musulmans de la ville à la prière. Il s’agit d’une très très grand colonne verticale de brique cuite de 46.5m de haut et 10m de profondeur pour les fondations souterraines.
Le haut du minaret est orné de 12 ceintures décoratives. 3 ont gardé des inscriptions comme la date de construction (1127), le nom du donateur (régent de Boukhara Arslankhan) et le nom du bâtisseur (Ousto Bako). Il est joint par une passerelle au toit de la mosquée Kalian par laquelle le muezzin montait au minaret par l’escalier en colimaçon de 105 marches.
Nous terminons cette journée par un dîner très agréable sur la place Liab-i-Haouz autour du bassin assis sur de très grandes banquettes. Au programme, une entrée excellente d’aubergines et tomates et en plat de très grandes brochettes, très copieux (37 000s pour deux).
Jour 3 : suite de la visite de Boukhara
ensemble Koche Médersa
Nous commençons la journée par la visite de l’ensemble Koche Médersa (« koche » signifie « double ») érigé au 16e s. composé de 2 puissantes médersas l’une en face de l’autre : médersa Modari-Khan et la mosquée d’Abdoulla-Khan.
Medersa Modari-Khan
La médersa fut construite en1567 en l’honneur de la mère d’Abdoullakhan qui lui donna son nom qui signifie « la mère du khan ».
mosquée abdoulla Khan
Face à elle, la mosquée d’Abdoulla Khan construite dans les années 1588-1590. Il s’agit d’une des œuvres les plus remarquables de l’architecture d’Asie centrale. Elle dispose d’une magnifique façade richement décorée. Cette médersa est une des plus grandes de Boukhara après Koukeldache et Mir Arab.
Il est possible de visiter cette mosquée pour 7 000s./pers. A l’intérieur, le monument est légèrement défraîchi mais il est possible d’accéder au toit via des escaliers étroits. Nous sommes une fois encore tout seul au milieu de ce magnifique monument.
mausolée des Samanides
A proximité de ce complexe, nous rejoignons le parc adjacent dans lequel se trouve le mausolée des Samanides au bord d’un point d’eau. Véritable chef-d’œuvre architectural, il fut construit au 9-10e s. Toutes les façades sont identiques. La forme en cube est le symbole de la stabilté, de la Terre et le dôme ressemble à une voûte céleste. Leur liaison est le symbole de l’unité de l’Univers. Les murs du mausolée sont recouverts, à l’intérieur et à l’extérieur, par des colonnes de briques aux motifs exceptionnels. Il est l’un des bâtiments les plus anciens construits en brique cuite en Asie Centrale.
Ce mausolée se trouve dans un parc où l’on trouve de nombreux petits oiseaux : la huppe fasciée. Il dispose d’un pelage orangé rayé de noir et blanc sur les ailes et la queue. Il dispose d’une huppe érectile orange avec du noir et blanc.
mausolée Tchachmaï Ayub
A l’extrémité de ce parc se trouve le mausolée Tchachmaï Ayub. D’après les légendes, ce monument existait déjà au 14e s. Il abrite à présent le Musée de l’eau. On raconte qu’autrefois, à l’emplacement du mausolée, il y avait le désert et que les habitaient souffraient du manque d’eau. Ils suppliaient Dieu de leur envoyer de l’eau. Le Saint Iov est alors apparu et aurait fait jaillir une source d’eau pure.
On y rencontre un homme de 80 ans qui tente de nous parler en Russe et qui arrive à nous faire comprendre qu’il s’occupe des jardins.
l’ensemble Bolo-Khaouz
Nous poursuivons ensuite en direction de la citadelle Arc. Face à elle, nous découvrons l’ensemble Bolo-Khaouz, le seul monument de la culture médiévale de Boukhara qui comprend un bassin, une mosquée et un minaret.
La plafond du bâtiment est entièrement couvert de peintures et supporté par d’imposantes colonnes en bois. A côté de ce khaouz s’élève un petit minaret construit en 1917. Ce Khaouz était une place très appréciée des habitants et approvisionnait en eau une grande partie de la ville.
CITADELLE DE L’arc
Face à cet ensemble Bolo-Khaouz, nous visitons la forteresse Arc, siège du pouvoir local et régional. Il s’agit du monument archéologique le plus ancien de la ville. Il dispose de remparts imposants avec des murs hauts de 16 à 20m. La citadelle dispose d’une surface d’un peu moins de 4 hectares et ceinte de 789m de murs.
La visite de la citadelle coûte 12 000s/pers. Elle n’a aucun intérêt. Vous y trouverez quelques petits musées avec peu de contenus et peu pertinents comme des animaux empaillés. Je vous invite à vous limiter à la visite extérieure de la citadelle.
Medersa Chor Minor
Nous terminons la journée de l’autre côté de la ville (à proximité de notre hôtel) en nous rendant au Chor Minor au milieu de petites rues. Cette médersa fut construite en 1807 grâce au mécénat du riche Turkmène Khalife Niazkoule. Son architecture est très différente des autres médersas de la ville avec ses 4 minarets dont les formes sont différentes.
restaurant
Nous nous rendons ensuite au restaurant qui offre une vue imprenable sur la ville notamment au moment du coucher de soleil. En revanche, la nourriture n’est pas au rendez-vous et les tarifs sont assez élevés (57 000s pour 2 pers). Ils proposent en fin de repas la possibilité de fumer la chicha (25 000s).
C’est ainsi que s’achève notre visite de Boukhara, une ville que nous avons beaucoup aimé en raison de sa richesse architecturale.
Bonjour,
Merci pour ces belles photos et explications.Je découvre ce site grâce à votre information sure le Routard.
Nous envisageons de découvrir ce Pays en Mai 2016.G L
Vivement le 9 Aout je pars en Ouzbékistan, toutes ces belle photos vont me faire patiente un peut
Ca va être magnifique !